Marc Riedel participera aux 14e journées internationales de sociologie du travail à Lille du 17 au 19 juin prochain. aux cotés du Capitaine Christophe Reniaud du SDIS 71. Il y présentera les résultats d’une démarche de développement et de management tenable du volontariat chez les sapeurs-pompiers.
La communication est intitulée :
Le volontariat sapeur-pompier, un hybride insaisissable ?
Résumé :
Dans leur grande majorité, les sapeurs-pompiers (SP) français exercent leur activité au sein des Services Départementaux d’Incendie et de Secours (SDIS), jeunes institutions créées à la fin des années 1990. Les SDIS autorisent aux SP deux types de contractualisation que sont le salariat et le volontariat. Ce dernier ne relevant ni du salariat, ni du bénévolat, reste opaque au regard du profane. Les SDIS endurent de plus deux cultures discordantes : une culture administrative bureaucratique et une culture opérationnelle. Si la première est habituellement étudiée en sociologie, la seconde est plus impénétrable. La mobilisation physique et affective liée aux interventions y influe sur les attentes, les modes de représentation, de décision, de dialogue des SP opérationnels, qu’ils soient professionnels ou volontaires. Profondément incorporée, elle reste peu théorisée ou verbalisée par les SP, ajoutant à l’opacité du phénomène.
Les SP volontaires cumulent ces avantages et contraintes de la profession en plus de ceux de leur travail régulier. L’ensemble des efforts qu’ils déploient pour maintenir leur liberté de passage à la croisée des mondes développe chez eux une sensibilité aux décisions non pertinentes les concernant ou ne donnant pas le change en matière d’efforts accomplis en retour.
L’occultation de toutes ces spécificités semble profiter à l’aggravation, au sein des institutions SP, de ce qui est dénoncé aujourd’hui comme une « crise de l’engagement » et une « montée de l’individualisme ». Une recherche-action lewinienne menée par nos soins pendant 7 années consécutives au sein du SDIS 71, tendrait plutôt à montrer que cette crise serait celle des institutions de tutelles, devenues incapables de sortir des référentiels et représentation liées aux problématiques du salariat, et de prendre en compte la complexité et la spécificité de cette activité hybride.